Édifices Religieux

Église St Martin, bourg de Nauviale

 

Nauviale (Nova-Vila), fut le chef-lieu d’une viguerie carolingienne. (Une viguerie ou vicaria est une juridiction administrative médiévale dans le Sud de la France et en Catalogne. L'époque Carolingienne s’étend de 752 à 987 après J.-C.) L’église fut donnée à la fin du XI ème siècle par Pons de Combret, puis confirmée par son fils Deusde à l’abbaye de Conques. En 1924, Benoit XIII donna les revenus du prieuré au chapitre de Saint-Christophe (c'est-à-dire à la communauté des religieux de Saint Christophe), laissant la collation de celui-ci à l’abbé de Conques.

 

A l’origine, les édifices catholiques étaient bâtis selon une règle précise : ils devaient être en forme de croix latine et disposés en direction de l’orient, symbole du jour qui se lève et de la Résurrection. On entrait donc par l’ouest de sorte que les fidèles soient tournés face à la lumière du soleil levant. L’église Saint Martin avait été érigée selon ce précepte. En effet, dans la partie où l’on entre aujourd’hui – qui est aussi la plus ancienne - se trouvait autrefois l’autel. Des aménagements - probablement liés à la vétusté de l’édifice ou à des destructions dont nous n’avons pas la trace - ont donné lieu à un inversement ce qui confer à notre église Saint Martin une particularité architecturale extrêmement intéressante et singulière. Saint Martin de Nauviale est donc une église inversée, le porche se trouvant aujourd’hui côté Est. Au dessus de celui-ci on aperçoit les armoiries de la famille DUCAULET anciens propriétaires du château de Beaucaire. En forme de bouclier français ancien, on y trouve des bandes verticales représentant peut-être la Catalogne et un soleil à huit rayons ondoyants symbole de lumière, de richesse et d’abondance.

 

 

 

Saint Martin est une église à l’architecture gothique caractérisée par ses voutes en ogive reposant sur les piliers.

 

Chaque croisée d’ogives est rehaussée d’une clé de voûte sur lesquelles on aperçoit différentes gravures : croix occitane, croix losange et croix tréflée dans le transept sud. Il y aurait une gravure en patois où serait inscrit le nom du maçon constructeur de l’église.

 

Plusieurs petites sculptures ornent les piliers et on retrouve aussi quelques culs-de-lampe en forme de tête à la base des retombées d’arcs d’ogive.

 

Un pèlerin de Saint Jacques trône également sur le pilier de l’entrée du transept nord.

 

 

L’église Saint Martin renferme d’autres trésors tels qu’une statue de Sainte-Quitterie, de Saint Martin ainsi que la Croix processionnelle en argent estampé sur âme de bois qui a été restaurée l’an passé.

 

Le clocher de l’église est situé au dessus de la seconde travée de la nef. Les trois cloches, dont l’installation électrique vient tout juste d’être mise aux normes, portent chacune une inscription :

 

- « Je chasse les orages. Saint Bernard priez pour nous. Parrain : Pierre Couly des Plos, Marraine :Célestine Vareilles des Tourettes. Fonderie Pourcel à Villefranche Aveyron. »

 

- « J’appelle les vivants et je pleure les morts. Sainte Quitterie protégez-nous. Parrain : Stanislas Laurens de La Boutique, Marraine : Marie Vareilles des Tourettes. Fonderie Pourcel et Pleinecassagne.

 

- Jean/Marie/Joseph. Saint Martin priez pour nous. Anne Domini 1805. Fait par Brousse père et fils dit Lorrain.

 

Suite à la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l’Etat et supprimant le budget des cultes, plusieurs travaux de restauration ont été réalisés sur l’église par la mairie, celle-ci étant désormais responsable de ce patrimoine là.

 

C’est ainsi qu’en 1921, une partie de l’église tombant en ruines, le conseil municipal décide d’engager des travaux de restauration. En 1922, une nouvelle délibération est prise pour engager des travaux d’agrandissement. Les devis mentionnent des travaux de démolition, un agrandissement avec construction d’un bas-côté, côté Nord, le déplacement de la porte, la restauration de la travée, la fourniture de pierres de taille pour les arcs doubleaux, de la maçonnerie, ainsi que le crépis de la voute. Le chantier sera conduit par l’architecte André Boyer et les travaux réalisés par « le Sieur Panis, entrepreneur de travaux publics à Rodez ». Les travaux s’achèveront en janvier 1923 pour un coût total de 41318 anciens francs.

 

En 1927, le conseil municipal prend une nouvelle délibération concernant la construction d’une tour avec un escalier pour accéder au clocher. L’architecte Paul Alègre, originaire de chez nous, réalise des plans gratuitement. Aujourd’hui, si l’on observe le mur près de la tour, à l’extérieur, on aperçoit encore les stigmates de la porte de l’ancienne chapelle. En entrant dans l’église, au fond, côté Sud, on distingue également des traces de deux anciennes portes : celle de l’ancienne chapelle dont la voute est étonnamment de style roman (arrondie) et une plus récente qui avait dû être rajoutée par la suite. Quelques traces de peinture murales sont également visibles.

 

Vers 1957, une autre délibération est prise par Victor Volte et son conseil municipal concernant la charpente du clocher. C’est Julien Delagnes, jeune compagnon du devoir et tout juste rentré de ses 4 ans de compagnonnage qui en réalisera la réfection et qui, malgré son jeune âge saura s’attirer le respect des anciens devant son savoir et la qualité de son travail.

 

Quelques années plus tard, c’est le talent de son frère, Alfred Delagnes, qui sera mis à contribution au sein de notre église. En effet, Alfred posera lui aussi sa griffe sur les murs de Saint Martin de Nauviale pour des travaux de maçonnerie et la réalisation de joints entre les pierres de taille.

 

 

Église St Antonin, bourg de Combret

 

L’ancienne église de Combret se trouvait autrefois à l’emplacement de l’ancien cimetière. On l’appelait alors l’église Saint Pierre. Au temps des guerres de religion, dans les années 1560, elle aurait été brûlée par les protestants, en même temps, semble t-il, que celle d’Arjac. Les Seigneurs du château de Combret auraient alors fait don de leur propre chapelle. A cette même époque, les protestants qui sévissent sur notre région brûlent également les reliques de Saint Antonin préservées jusqu’alors à Pamiers et à Saint-Antonin-Noble-Val.

 

La légende raconte que ce martyr serait né à Pamiers vers 453 et aurait été le fils du roi wisigoth Théodoric 1er. Il serait donc de sang royal. Contre la volonté de son père, Saint Antonin aurait abandonné sa fortune et serait partit à Rome pour devenir prêtre. Il aurait accompli en Italie des miracles, notamment à Salerne où il serait resté 18 ans avant de venir s’installer dans le Rouergue. Là, ses prêches obtiennent un succès retentissant et nombreux sont ceux qui se convertissent et se font baptiser. Il y convertit également un puissant propriétaire, le prince (ou plutôt un gouverneur) Festus. Sa parole a tant d'impact qu'aujourd'hui la ville de Saint-Antonin-Noble-Val porte son nom. De là, il part pour Toulouse où il sera emprisonné puis plus tard revient sur Pamiers où il continue à prêcher l’évangile. Un certain Métope, du fait de l'absence d'Antonin, a pris le contrôle de la région et le condamne à mort. On le traîne jusqu'aux rives de l'Ariège et de son épée un soldat coupe le martyr en deux ; d'un côté la tête et le bras droit, de l'autre le corps et le bras gauche. On tue et décapite également ses deux amis, Jean et Almaque. Ses restes sont jetés au milieu de la rivière. Ce martyre eut lieu au début du VIe siècle, probablement en 506. De fidèles amis recueillent ses restes et l'enterrent sur le lieu du martyre où sera plus tard élevée une abbaye. La légende raconte qu'après que saint Antonin fut jeté dans la rivière, les eaux se retirèrent et laissèrent la place pour passer dans le lit du cours d'eau. Des anges apparurent pour recueillir les restes du saint et ils mirent à part la tête et le bras gauche qui furent placés dans une barque. Deux grands aigles blancs en furent les guides. La barque descendit l'Ariège, entra dans la Garonne, passa à Toulouse, remonta le Tarn et l'Aveyron, et s'arrêta enfin à Saint-Antonin-Noble-Val. Festus, le noble converti par saint Antonin, fit déposer les reliques du martyr dans un reliquaire. On y érigea plus tard une abbaye. L'épaule et le bras droit furent portés à Palencia, en Espagne, par le roi wisigoth Wamba. Le reste du corps demeura à Pamiers. Au XVIe siècle, lors des guerres de religion, les protestants brûlent les reliques de Pamiers et de Saint-Antonin-Noble-Val. Les reliques de Palencia sont les seules qui sont encore présentes.

 

 

On peut supposer que ce sont ces faits là qui ont influencé les châtelains et villageois de Combret. Ainsi se pourrait-il que, pour honorer la mémoire de Saint Antonin dont une partie des reliques venait d’être brûlées, son nom ait été donné à la nouvelle église. C’est donc ainsi que serait née l’église Saint Antonin de Combret. L’ancien cimetière fut construit à la place de l’église Saint Pierre.

 

Dans les années 1840 le clocher aurait été reconstruit.

 

En 1974, l’architecte Fernand Pouillon rachète le château de Belcastel et décide de le restaurer. L'encadrement du portail d’entrée ayant été revendu par l’ancien propriétaire, il entreprend des recherches qui le conduisent à l’église Saint Antonin de Combret où il retrouve l'original. Il l’utilise donc comme modèle pour sculpter celui qui est visible actuellement à Belcastel. C’est ainsi que, si vous vous rendez à Belcastel, vous serez sans aucun doute surpris de découvrir que la porte de la forteresse intérieure du château est la copie conforme de celle de l’église Saint Antonin de Combret.

 

 

Chapelle Notre Dame de La Salette, R.D. 901.

 

Cette jolie petite chapelle située en bordure de route aux abords du pont de la Salette aurait été construite en 1865. Aucun document écrit n’a pu être retrouvé pour l’instant. Seule l’histoire originelle de son édification transmise de génération en génération nous a été contée.

 

La légende raconte que Monsieur Foulquier d’Igou souffrant de son récent veuvage et habité par une profonde dévotion à la Vierge se rendit en pèlerinage à Notre Dame De La Salette en Isère dans l’espoir d’y trouver des réponses et découvrir si sa femme avait gagné le Paradis. Six mois plus tard il rentre chez lui tel un mendiant aux allures si métamorphosées que ses voisins eux-mêmes ne le reconnaissent pas. Il leur raconte alors, que les sœurs du couvent où il a été accueilli et avec lesquelles il a été en prières, lui auraient suggéré de construire chez lui une croix ou un symbole dédié à la vierge. Cet acte lui permettrait de poursuivre et renforcer l’impact de ses prières et qu’ainsi saurait-il peut-être enfin si sa femme était au Paradis. Il choisi de construire une chapelle.

 

Dans un premier temps, c’est à Igou, petit hameau au-dessus de Rozières, qu’il aurait souhaité ériger son sanctuaire. A ce moment-là, la famille BORDES qui exploitait une carrière de pierre sur un terrain lui appartenant en bordure de route entre Conques et Marcillac proposa à monsieur Foulquier d’ériger l’édifice en ces lieux afin de faciliter le transport des pierres. Ce fut d’abord une croix qui trôna un temps aux pieds du pont. Puis, en 1865, la Chapelle de Notre Dame De La Salette voit le jour au pied du hameau de Rozières construite par les mains de Monsieur Foulquier lui-même et de son ami et voisin Monsieur Bordes sans oublier l’aide et le soutien précieux de l’ensemble du voisinage.

 

 

Chaque année, début septembre, à l'occasion de la fête de l’apparition de la Vierge Marie à Notre Dame de La Salette, une messe est célébrée dans notre petite Chapelle. Si vous avez l’occasion de vous y rendre vous découvrirez derrière le tabernacle cette inscription : « 1865 – Foul – Bor »

 

Si vous avez un jour l’opportunité de vous rendre au Sanctuaire de Notre Dame De La Salette dans l’Isère , en visitant la Basilique, vous remarquerez à l’intérieur de celle-ci une plaque sur laquelle est signalée la « CHAPELLE de NOTRE DAME DE LA SALETTE, Paroisse de COMBRET, Commune de NAUVIALE en Aveyron ».

 

 

Article Presse du 30 avril 2020

Culte

 

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